EAN13
9782845622128
ISBN
978-2-84562-212-8
Éditeur
La Passe du vent
Date de publication
Collection
POESIE
Nombre de pages
78
Dimensions
22 x 14 cm
Poids
200 g
Langue
français
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Ils ont deux ciels entre leurs mains

De

La Passe du vent

Poesie

Indisponible
LE LIVRE : T.-R. – Tes travaux d'écriture ne s'arrêtent pas à ta seule poésie. Tu as beaucoup traduit, romans, récits et aussi poèmes. Et notamment, pour plusieurs éditeurs, l'œuvre presque intégrale de Sergio Atzeni, un auteur sarde qui demeure essentiel à tes yeux. Traduire (les autres) ou écrire (pour les autres), faut-il choisir ? Comment mêles-tu ou sépares-tu ces deux activités à la fois lointaines et si proches ?M.-P. – Dans mon premier recueil, Mémoires de l’exil, j’ai sans doute voulu inscrire dans la langue française l’épopée des miens, faite d’exils et de dépossessions successives. Pour cela j’ai fait appel à mes souvenirs d’enfant, à mon expérience de jeune homme et aux quelques bribes de récit que les miens ont pu me léguer. La rencontre avec l’œuvre de Sergio Atzeni est venue combler les vides de ce récit fondateur et renforcer les liens que j’avais tissés avec la Sardaigne, en offrant un cadre grandiose à la petite épopée poétique que j’essayais de construire. En effet son projet de raconter l’histoire réelle et imaginaire de cette île en s’inventant une langue emprunte de créativité populaire et poétique m’a de suite séduit et m’a engagé dans sa traduction complète. Après lui j’ai traduit ces dix dernières années de nombreux écrivains sardes, dont le poète Giovanni Dettori que tu as publié. Le travail de traducteur est dans mon cas un détour pour revenir au poème. Un long détour, mais le poème, par l’intensité de sa présence, demeure dans l’intemporel, aussi peut-il attendre car pour moi la poésie est permanente. Et souvent avant que de donner mes poèmes à lire, je les donne à entendre.Extrait de la conversation du 19 juillet 2012 entre Thierry Renard et Marc Porcu*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*Extrait du poème Souffleurs de rêve et de colèreCeux qui nous font rêver meurent toujours avant nousPeut-être savaient-ilsqu’à trop rêver nous serions mortsnous aussiperdus d’avancedans l’éther de leurs notes incandescentesen marge de leur phrasé sans césuredans la brutalité primaire du sangjaillissant des saignées cycliques de la terreen caillots de cris muetsnoués dans le ventre des femmesdans le fracas des testiculespeut-être savaient ilsperdu d’avancele rêve d’un autre mondedans la course au soleil virtuelréglant désormais le cours de nos viessur l’inexorable cours de la boursesacrifiant à l’antique veau d’orla douceur d’une aube abolie de futur[…]dans l’overdose de la haine immortelle
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