Au point de départ, une série d’images de Gabriella Corcione : des maisons en monotypes, des profils de maison, l’intérieur, l’extérieur, l’ombre de la maison, l’agglomération... Le port a jauni a confié cette série à Pierre Soletti avec plusieurs propositions d’écriture : la maison comme personnage ; une attention portée aux matières qui la constituent comme autant d’essence d’elle ; la maison comme une structure et une masse ; les espaces de passage et de traversée du paysage ; par la fenêtre je vois ? ; le dedans / le dehors, l’intime et le public...
Et voici sa réponse aux images : "Poèmes par-dessus les toits".
Ce recueil de poèmes répond au livre de Walid Taher, "Notre maison" (Le port a jauni, janvier 2020). Il poursuit l'exploration du sujet de l'intime raconté aux enfants.
Nous aimons donner le même thème de création à des artistes différents : c'est une façon de témoigner de la subjectivité et la poésie du sujet !


Ce recueil est conçu comme un jeu spatial particulièrement adapté à la petite enfance. Bernard Friot explore en mots poétiques et truculents les adverbes de lieu :
où ? ici, là, dessous, derrière, dessus, en haut, en bas, dedans, partout, à travers, etc.
Treize poèmes s’enchaînent comme une promenade, se répondent, se font écho comme des éléments dans l’espace. L’écriture de Bernard Friot est tout à la fois ludique, humoristique et par cette composition spatiale, elle devient philosophique.
Nous avons longtemps cherché l’illustration de ces poèmes : une image narrative avec, par exemple, un chat en haut d’une armoire pour "en haut", serait-elle bienvenue ? Sans doute le corps enseignant apprécierait-il cette spatialisation graphique comme outil pédagogique ?
Mais nous avons finalement choisi le travail graphique de Jérémie Fischer, qui est le premier illustrateur auquel nous avions pensé en lisant ces poèmes.
Jérémie Fischer marche en montagne et, au retour de ses marches, colle des papiers. Ses collages sont presque abstraits, mais paradoxalement, en face des poèmes de Bernard Friot, ils deviennent presque narratifs et dans tous les cas, ils nous parlent d’espace.
Héritières de Leo Lionni dans "Petit-bleu et Petit-jaune", les masses colorées de Jérémie Fischer libèrent ici l’imaginaire du (jeune) lecteur. Et le recueil nous semble plus riche.