Sejour Villa Chagrin

«  J’ai cherché partout. Je suis allé de tombes en tombes. Rien. La jeune
fille et la mort, rien n’y a fait. J’ai consulté des registres, passé des
coups de téléphone. J’ai dit Monique Champin, Monique Da Silva Ramos. Donné
des dates. Été  voir à Biarritz. Je n’avais rien, juste ça, des promenades
avec les morts, de vieux journaux, des photos mal imprimées et sur l’une ou
l’autre son sourire. Éclatant. Son sourire face au vide  ».
Monique Da Silva Ramos est morte le 2 octobre 1949  : elle avait 21 ans, une
petite fille de 18 mois, un mari brésilien fortuné, des nuits d’insomnie, le
visage et le sourire d’une héroïne, un amant peut-être, un goût qui l’aurait
perdu pour les barbituriques. On ne sait rien d’elle ou presque et si le fait
divers défraya la chronique de la presse française et internationale, les
réponses au drame ne furent pas trouvées et peut-être que les questions qui
auraient permis de l’éclairer ne furent pas posées.
Il y a un secret dans les yeux de Monique, dans sa vie courte, dans le cœur
même de Biarritz, ville sombre, complexe : depuis des années Olivier Mony
pense à Monique Da Silva Ramos, à ce qu’elle a laissé  : le silence, le vide,
une maison fantôme. Au-delà de l’enquête littéraire et policière qu’il a mené,
cherchant les fantômes et les secrets de la famille Ramos et Champin, il y a
cette ville Biarritz qui le fascine, ses nuits noires, profondes, rythmées par
le bruit de l’océan, appel et menace. Quelle a été la dernière nuit de
Monique, au côté d’un homme qu’elle avait décidé de quitter et à qui elle
l’avait annoncé  ? Quelles sont ces nuits de Biarritz au lendemain de la
guerre, pleines de personnages sombres, fascinants, d’acteurs, de joueurs, de
photographes, de bandits  ? Olivier Mony restitue ces nuits, ces hommes, ces
femmes qui se perdent, aiment, disparaissent, ces murs qui ont abrité leur
passion et qu’on peut toujours longer à Biarritz aujourd’hui.