Pour l’humanité, La Ligue des droits de l’homme, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940
EAN13
9782753559721
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Pour l’humanité

La Ligue des droits de l’homme, de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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La Ligue des droits de l'homme, dont l'auteur propose ici la première histoire
globale de sa fondation à la Seconde Guerre mondiale, constitue, selon Léon
Blum, « un monument constitutif de la République » par sa pérennité et son
audience, rassemblant jusqu'à 180 000 membres, au-delà même de l'Hexagone, et
intervenant quotidiennement auprès des autorités. Parce qu'elle forme une
organisation plurielle et évolutive de savants, de juristes, de médecins, de
syndicalistes, de coopérateurs, d'hommes de partis comme d'élus de la
République, son étude permet d'aborder des sociabilités et des trajectoires,
de découvrir des cultures politiques, de montrer comment les histoires du
droit et des droits s'entremêlent, comment les histoires de la justice et des
justices se superposent. Sa vision et sa participation à l'État de droit et à
l'État-providence, par un syncrétisme projeté dans une République à
revivifier, l'incitent en effet à condamner la police des mœurs et la peine de
mort, à penser la justice militaire, la syndicalisation et le droit de grève,
les assurances sociales, mais aussi l'équité fiscale, la démocratie, la
laïcité. Ainsi cherche-t-elle à prolonger la révolution des droits de l'homme,
proposant et infléchissant des réformes, continuant donc l'affaire Dreyfus,
événement fondateur et modèle d'engagement responsable. Mais les guerres et
les dictatures la poussent également à réfléchir et à agir pour la paix et les
peuples. De fait, elle formalise un pari d'union politique avec le Front
populaire qu'elle annonce et initie, non sans difficultés quand il faut
assumer, au lendemain du traité de Versailles et face à la montée des tensions
en raison du nazisme et de la guerre d'Espagne, pacifisme et antifascisme.
Cette articulation sur le politique la fait transcender le statut de simple
groupe de pression pour devenir une scène de la demande civique : elle œuvre à
la socialisation des citoyens, entre le vote et les partis, devenant l'un des
pôles structurants de l'écosystème républicain dans l'entre-deux-guerres.
Reste qu'elle laisse alors en suspens des questions (droits des « indigènes »
et place des femmes dans la Cité par exemple), révélant les limites d'une
promesse humaniste, émancipatrice et universaliste, entre les principes et le
possible.
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