Les tentatives de banalisation de l'extrême droite en Europe, Sciences politiques
EAN13
9782800416748
Éditeur
Editions de l'Université de Bruxelles
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les tentatives de banalisation de l'extrême droite en Europe

Sciences politiques

Editions de l'Université de Bruxelles

Indisponible
Cette analyse des évolutions contemporaines de l’extrême droite scrute les
précédents historiques et les divers ressorts de son développement, tels que
l’utilisation des techniques du discours et du marketing ou l’existence de
causes sociales objectives.

Cet ouvrage offre un regard et une analyse pluridisciplinaire sur le phénomène
polymorphe dit de la « banalisation » de l’extrême droite.

Découvrez une analyse pluridisciplinaire inédite, centrée sur la France, la
Grande-Bretagne et la Suisse et composée des contributions d’historiens, de
politistes, de linguistes, de civilisationnistes, de sociologues et de
juristes.

EXTRAIT

Avancer l’idée de « tentatives » de banalisation laisse néanmoins entendre que
le processus est difficile et périlleux, qu’il est long et mal assuré. C’est
pourquoi la banalisation de l’extrême droite ne saurait se mesurer uniquement
à travers la progression électorale durable d’un mouvement politique qui
oscille entre adhésion et protestation. Elle doit également être examinée sous
l’angle de ses mécanismes car le processus de banalisation est tout à la fois
plurivoque et dialectique.
Plurivoque, la banalisation affecte l’extrême droite d’un point de vue à la
fois formel et substantiel. Formellement, elle cherche à modifier son image
publique, changeant de nom, de logo, de chef et de cadres, afin de laisser de
côté les attributs du passé. Elle modifie également son discours public,
l’atténue, l’euphémise, se fait porte-parole du « bon sens » populaire,
emprunte des références aux autres familles politiques tout en se départissant
des siennes propres. Elle revendique parfois auss un positionnement politique
original, à l’instar du Front national qui se dit ni de gauche, ni de droite,
signifiant implicitement qu’il ne saurait relever de l’extrême droite.
Substantiellement, l’extrême droite devient une force politique pérenne et
contribue à structurer le jeu politique ; elle marque son ancrage dans la
société, élargit son vivier de cadres politiques, parce qu’adhérer à ses
groupements n’est plus vraiment honteux. Il s’agirait donc en substance d’une
forme d’institutionnalisation, les partis d’extrême droite quittant la sphère
uniquement protestataire ou tribunicienne pour tenter d’accéder au pouvoir
politique.
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