Le temps de la Chine en Afrique, Enjeux et réalités au sud du Sahara
EAN13
9782811122119
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le temps de la Chine en Afrique

Enjeux et réalités au sud du Sahara

Karthala

Indisponible
La montée en puissance de la présence chinoise en Afrique a autant suscité
d’analyses qu’elle a éveillé de fantasmes dans les pays du Nord. Cette
présence est pourtant ancienne. On se souvient, dans les années 1960 et 1970,
des « coopérants » chinois, pieds nus dans les rizières de Casamance, des
médecins acupuncteurs dans les quartiers populaires de Lagos ou des ouvriers-
bâtisseurs du Palais du Peuple de Kinshasa, du mausolée de Kwame Nkrumah à
Accra et des Maisons de la culture dans plusieurs capitales, fiers symboles
des Indépendances.

La Chine est en Afrique depuis longtemps, mais il faut admettre que les
chiffres de la dernière décennie sont imposants ; les échanges entre le
continent africain et ce pays ont été multipliés par douze. En 2010, pour la
première fois, la Chine a dépassé les États-Unis, devenant le principal
partenaire commercial bilatéral de l’Afrique.

Le symbole le plus remarquable de l’engagement chinois restera pour longtemps
la construction, pour un montant de 200 millions de dollars, du siège de la
Commission de l’Union africaine, un édifice de 30 étages de verre et d’acier,
réalisé dans un délai de trois ans avec 500 bureaux et 3 salles de conférence
totalement équipés.

L’impact réel de l’expansion chinoise sur le développement africain reste
encore incertain. La Chine n’échappe pas aux critiques sur la structure de ses
échanges qui, loin de favoriser l’essor d’une industrie locale et ses
retombées en termes d’emploi, de transfert de technologies et de réduction de
la pauvreté, tend à conforter l’enfermement des économies africaines dans une
spécialisation appauvrissante. La question qui se pose aujourd’hui est la
suivante : comment la Chine, qui a capté la production industrielle de masse,
pourrait-elle accompagner les pays africains à s’engager sur la voie classique
« évolutionniste » qu’elle préconise, allant de l’agriculture à l’industrie,
puis aux activités de services ?
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