Le Soudan dans tous ses Etats, L’espace soudanais à l’épreuve du temps.
EAN13
9782811125936
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Soudan dans tous ses Etats

L’espace soudanais à l’épreuve du temps.

Karthala

Indisponible
Taillé à l’échelle d’un mini-continent (quatre fois et demie la France), l’ex-
Soudan anglo-égyptien est structuré autour du Nil et de ses affluents. Bien
doté en voies d’accès par ce puissant réseau hydrographique et sans frontières
naturelles très dissuasives, il est depuis toujours une terre de passage,
largement ouverte sur les neuf pays de son voisinage : l’Égypte, la Libye, le
Tchad, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo,
l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie, l’Érythrée. Cette position stratégique
constitue un atout précieux, mais l’expose à tous les dangers et à toutes les
convoitises, d’autant plus qu’il est bien doté en richesses naturelles.

À l’indépendance, proclamée le 1er janvier 1956, les gouvernants (nordistes)
se trouvent confrontés à un défi redoutable : comment reconstruire cet espace
immense – fruit d’une épopée « égypto-ottomane » bicentenaire – dont le
devenir a été fragilisé par 56 années de colonisation britannique ? Le Soudan
vivra son demi-siècle d’existence dans une instabilité chronique, sur fond de
coups d’État et de guerre civile, à la recherche d’une identité controversée
(arabo-musulmane ou arabo-africaine), en quête d’une paix insaisissable entre
l’État « nordiste » et les mouvements sudistes. Par un mauvais coup du destin,
l’accord signé à Naivasha entre Khartoum et le SPLM de John Garang, censé
privilégier l’unité, débouchera sur la partition (par référendum), sans même
amener une paix véritable, la « communauté internationale » se débarrassant
cyniquement d’un conflit qu’elle avait attisé et laissant aux protagonistes le
soin de régler les modalités de leur divorce.

La République du Soudan du Sud est née le 9 juillet 2011, sonnant ainsi le
glas de l’unité pour le géant arabo-africain. Le nouvel État, le plus
déshérité de la planète, est déjà sous la coupe américano-israélienne et sous
la menace des prédateurs (multinationales, financiers...). Pour sa part, le «
Soudan maintenu », amputé en territoire, en population et en ressources, est
au pied du mur, sous pression des « pays de l’arrogance », l’Occident ayant
trouvé au Darfour le nouveau Sud-Soudan dont il rêvait et dans la Cour Pénale
Internationale un nouvel instrument d’ingérence. Dans ce contexte,
l’établissement de relations « fraternelles » entre les deux Soudans paraît
illusoire. Pourtant, l’espace soudanais demeure, à l’épreuve du temps...
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