QUI A VOLE MON CHIEN ?
EAN13
9782700231465
ISBN
978-2-7002-3146-5
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Heure noire
Nombre de pages
150
Dimensions
19 x 13 cm
Poids
195 g
Langue
français
Code dewey
804
Fiches UNIMARC
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Qui A Vole Mon Chien ?

De

Rageot

Heure noire

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Sommaire

Un coureur dans la nuit

Zoé

Un lundi pourri

Géraldine

Un mardi de galère

Minna

Un mercredi rose et gris

Câlin

Un jeudi au fond du trou

Joseph

Un vendredi à donf

Zoé

Un week-end sur les routes

Zoé

Un mercredi en dents de scie

Christine

Un jeudi plein d'incertitudes

Minna

Un vendredi décisif

Jany

Un soir pas ordinaire

Georges

La nuit, tous les chats sont gris

Sophie

L'heure de tous les possibles

France

Top chrono pour la cavale

France

Un coureur pris au piège

Arthur et zoé

978-2-700-23146-5

ISSN 1766-3016

© RAGEOT-ÉDITEUR – PARIS, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même collection :

Léo a disparu

UN COUREUR DANS LA NUIT

Une deux, inspirer... Une deux, souffler...

Une deux, inspirer... Une deux, souffler...

Une deux...

Arthur s'efforce de discipliner sa respiration qui s'emballe comme un moteur fou.

Un bruit de chaudière survoltée emplit ses oreilles. Des pistons déchaînés battent à ses tempes. Il a dans la bouche un goût de sang.

Une deux, inspirer... Une deux, souffler...

Tout va bien pendant quelques dizaines de secondes, le rythme est bon, très régulier.

Tout va bien tant qu'Arthur parvient à faire le vide dans son esprit, à n'être qu'une machine bien rodée, bien huilée.

Une machine à courir.

Tout va bien tant qu'il arrive à se convaincre qu'il ne s'agit en somme que d'une compétition comme les autres, un cross comme il en a couru beaucoup depuis qu'on s'est aperçu qu'il avait des jambes et un coffre de coureur de fond. De futur marathonien, s'accorde-t-on à dire chaque fois qu'il remporte une coupe.

Tout va bien, oui, et puis brusquement rien ne va plus parce que, justement, il n'est ni sur un stade ni sur un parcours de cross et que la peur, par vagues, le submerge lorsqu'il pense aux deux hommes.

Les hommes qui, d'un instant à l'autre, se lanceront à sa poursuite.

Qui sont peut-être déjà à ses trousses. N'entend-il pas ronronner un moteur de voiture ?

Sans cesser de courir, Arthur s'efforce de tendre l'oreille. De démêler des sons distincts au milieu de la grande rumeur qui l'enveloppe.

Le murmure du vent au faîte des arbres.

Le crissement léger des semelles de ses chaussures sur le bas-côté de la départementale.

Son cœur qui bat à l'étroit dans sa cage thoracique.

Rien d'autre... Non, vraiment, rien d'autre.

Un sourire creuse dans sa joue droite une fossette, la malice éclaire son regard. Tout de même, il les a bien eus ! C'était une sacrée bonne idée que de se ruer sur la porte de la grange qui sert de garage et de la verrouiller ! Avant de s'enfuir avec, dans sa poche, la grosse clé rongée de rouille dont il sent contre sa cuisse le poids amical.

En possèdent-ils un double ?

Pas sûr. Ces vieilles clés n'existent souvent qu'en un seul exemplaire.

Ils n'ont donc sûrement pas encore réussi à ouvrir et à démarrer.

Mais quand ils y parviendront, il ne leur faudra pas longtemps pour le rattraper. Dans ce faux plat qui se prolonge sur des kilomètres Arthur les entendra arriver, il le sait, il connaît cette portion de route comme sa poche. Il aura cent fois le temps de se jeter sous le couvert des arbres et de continuer à courir dans le bois.

Que feront-ils alors ?

Continuer à le suivre en voiture sera impossible, les arbres sont bien trop serrés.

Ils descendront de voiture certainement et ils le poursuivront à pied.

Ils ignorent qu'il est le meilleur coureur de fond de sa classe. De son collège. Champion départemental dans sa catégorie. Inscrit aux épreuves régionales où il espère finir premier, « les doigts dans le nez, Arthur, c'est évident ! » lui assure son entraîneur.

Pour eux, il est seulement un garçon de douze ans monté sur une paire de jambes maigres et qui a détalé comme un lièvre.e9782700231465_i0002.jpg

Dans la cour habitée d'ombres grises secouées par le vent, deux hommes s'acharnent sur la serrure d'une vieille grange.

– Rongée par la rouille mais coriace ! grogne le plus grand des deux.

Il s'est attaqué aux vis, misant sur leur vétusté, espérant qu'elles céderaient rapidement à la puissance méchante de la visseuse électrique. Mais plusieurs minutes d'efforts continus n'ont eu aucun résultat. Les vis font corps avec la plaque de fer et refusent de se séparer d'elle.

– Laisse-moi faire, dit l'autre.

Il est plus petit, large d'épaules, plus jeune.

Il est allé fouiller à l'intérieur de la maison et il en est revenu avec une barre de fer qu'il essaie d'utiliser comme levier. Il pousse des « han ! » sonores en pesant de toutes ses forces sur la barre qui roule et rebondit.

– T'y arriveras pas... Trop épaisse, lance le grand.

– Il faudrait un pied-de-biche.

– Le pied-de-biche, il est là-dedans ! rétorque son compagnon en montrant du menton la porte close.

– Le dégrippant aussi, bien sûr ?

– Bien sûr.

– Pousse-toi, que j'essaie à nouveau...

– Ça sert à rien ! s'exclame l'autre.

– Pousse-toi, bon Dieu ! Ou débrouille-toi pour trouver le double de la clé.

– Est-ce qu'il existe ? Des clefs, j'en ai jamais vu qu'une : celle que le petit crétin a emportée.

– Lui, il perd rien pour attendre... Quand je vais le tenir !

Une lueur mauvaise passe dans les yeux de l'homme qui s'escrime à glisser la barre de fer entre les vantaux de la porte.

Un souffle rauque sort de sa bouche.

La sueur coule sur son visage.

Plusieurs fois, la barre semble sur le point d'entrer en force.

Au dernier moment, elle ripe.

L'homme jure, s'acharne de plus belle.

Le grand revient, tenant à la main un morceau de fil de fer.

– Pousse-toi et éclaire-moi, ordonne-t-il.

Il se penche sur la porte, introduit délicatement l'extrémité recourbée dans le trou de la serrure, imprime une légère torsion. L'autre, tout en l'éclairant avec une baladeuse de chantier, le regarde s'appliquer, ressortir le fil de fer, le tordre davantage avant de recommencer à gestes précautionneux, presque tendres.

Après trois essais infructueux, enfin le pêne joue, la porte s'ouvre. Les deux hommes se ruent alors dans la grange et bondissent à bord du Kangoo dont les portières claquent à l'unisson.
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