Le livre de la frontière
EAN13
9782913896420
ISBN
978-2-913896-42-0
Éditeur
Al Manar
Date de publication
Collection
Méditerranées
Nombre de pages
160
Dimensions
22 x 16 x 1,8 cm
Poids
380 g
Langue
français
Langue d'origine
catalan, valencien
Code dewey
849.915
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Le livre de la frontière

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Al Manar

Méditerranées

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Des vers d'amour, de guerre et de vigueur, en une anthologie aux origines mystérieuses, pour revivifier la tradition poétique des premiers troubadours. Un trésor de Jaume Pont, enfin traduit en français.

Amours métissées
Entre deux êtres ou deux cultures, entre soi et le monde, entre Dieu I'homme, la frontière est ténue, parfois, mais le plus souvent présente ; elle s'impose et traverse, (dé)limite et cloisonne les espaces réservés, inatteignables. Bordure et paroi, espace ambigu, la frontière est à fois une barrière et le lieu par où elle s'efface. (...) En Espagne, la frontière entre la culture d'AI Andalus, période de l'occupation de la péninsule par les Arabes (711-1492), et veine poétique chrétienne, essentiellement castillane, garda longtemps une allure de duègne impénétrable - malgré les efforts des arabisants, E. Lévi-Provençal en tête, pour souligner la parenté entre les troubadours occitans et ces poètes de l'Espagne médiévale. Aujourd'hui, la poésie espagnole a renoué avec ses métissages - et décidé d'en jouer. Traverser la frontière, explorer l'inconnu, ou danser sur sa peau tendue comme un tambour et en faire jaillir des accords à la fois familiers et inattendus. Peu savent aussi bien s'y ébattre que Jaume Pont, poète catalan, doté d'une rythmique tour à tour feu grégeois et soupe claire, et qui ne cède en rien à la virtuosité des poètes des Xe, Xl e et XIIe siècles qu'il introduit malicieusement dans cette anthologie exhumée d'une bibliothèque poussiéreuse du Caire. L'origine du "Livre de la Frontière de Musâ Ibn al-Tubbi", évoquée en préambule - épopée gigogne, tapis volant pour folâtrer dans les jardins de la langue - mérite que l'on s'y attarde. Un érudit de père égyptien et de mère italienne l'a découvert, traduit, annoté, commenté, puis l'a transmis à l'auteur avant de disparaître ? la dernière fois où il fut repéré il était à New York. Travail de forcené, qui prit quinze années.

Sous la plume de Pont, quatorze voix, dont trois femmes, chantent à l'unisson l'amour et la liberté, l'honneur et la fierté, la loyauté et la blessure. (...)
Quatorze portraits, et autant d'occasions d'éclairer les multiples facettes du poète dans la société raffinée de l'islam éclairé - vizir, trouhadour, poète de cour, négociant, vagabond, noble ou danseuse, esclave ou guerrier - en contraste sensible aux rôles rébuits qui lui ont été accordés par la chrétienté - occasion d'éradiquer les préjugés. Réalités historiques autant que métaphores de sa place, de son identité et son intégrité, tissées au fil de notices bio-bibliographiques mélange d'anecdotes savoureuses, analyse critique et références académiques convoquant les plus grands arabistes ? Jaume Pont est aussi essayiste.
Au fil des pages, et des dessins de Koraïchi, la barrière des langues se brouille (...). Cet opus, paru en 2000, reçut le prix "Critica", le plus important prix espagnol pour la poésie.
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