Révolution et sacrifice au Mexique

La révolution mexicaine est à la fois la dernière révolution libérale et la première révolution agraire du XXe siècle, avant celles de Russie, de Chine, de Cuba. À la fois une exigence de liberté et un retour aux sources. Synthèse qui s'improvisa dans le sang et dans un héroïsme de la démesure. Le Mexique de 1910 est une société traditionnelle et profondément religieuse, traumatisée par une modernité qui met en danger l'identité, les racines d'un peuple lié à sa terre, aux « ejidos » ou terres communautaires qui remontent aux Aztèques. La révolution est réaffirmation symbolique de l'existence collective du peuple du Soleil et de son histoire. Réaffirmation par le récit des fondations et des origines qui assurent les bases d'un Mexique nouveau enraciné dans le « Paradis aztèque » par le sacrifice rituel et festif : l'exemple des « cristeros », des héros Zapata, Villa, et Madero que les « corridos » chantent encore aujourd'hui, montre l'impact du sacrifice chez ce peuple qui a remplacé les sacrifices humains par la Passion du Christ.